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"Parler Ardeûné" (alias patois) de Langue Champenoise
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GROUPE
DE FOLKLORE ARDENNAIS
LA MAISON ARDENNAISE
au XIXème siècle A
Bosséval, la maison est en pierre
de Romery ou de Montimont.
On trouve encore, dans ces deux hameaux, traces des carrières qui ont servi à construire bien des édifices. La pierre de Dom-le-Mesnil, plus fine et "plus noble" était réservée aux maisons plus bourgeoises et aux pièces finement taillées (corniches, linteaux, ...) ! Il
semble que, jusqu'au milieu du
19ème siècle, les plus pauvres vivaient dans des "chalets
de bois de chêne peu
clairs, peu aérés" (portes et
fenêtres étroites dues à une taxation sur les
portes et fenêtres). Peu à peu, la
pierre remplace le bois. Le sol dallé se substitue à la
terre battue. La pièce unique est remplacée par plusieurs
pièces dont chacune a une "destination
particulière".
Les murs et cloisons, à l'intérieur des maisons, sont en torchis, qui est un bon isolant. Ainsi, les maisons gardent mieux leur chaleur l'hiver et leur fraîcheur l'été. Des fours à pain s'adjoignent même à certaines d'entre elles. Hélas, le "modernisme" du 20ème siècle a fait disparaître ces vestiges d'une vie différente. De même, on ne trouve plus "les vieux dressoirs garnis d'assiettes et de plats d'étain, de ces belles assiettes en faïence à fleurs rouges, bleues, vertes, etc, tombées entre les mains des collectionneurs." Tiens ! Déjà ? Monsieur le Curé Villemet, qui a vécu 57 ans à Bosséval (1869-1926), a "conservé avec soin les vases, plats, assiettes qu'il a recueillis à Bosséval même." Il semble que cette collection, exposée sur un dressoir de chêne, avait une valeur incontestable. La visite que nous vous proposons est basée sur celle de la "Maison de Pays" du village d'Evigny (sud de Charleville-Mézières). Elle rassemble des équipements que l'on a dû trouver aussi dans les maisons de Bosséval. Nous y avons ajouté des pièces photographiées au cours de nos périgrinations dans des brocantes, et surtout au "Village des Vieux Métiers" d'Azannes, dans la Meuse. CUISINE OU PIECE PRINCIPALE C'est
la pièce à vivre, "la salle". C'est souvent la seule
pièce chauffée de la maison.
La cheminée trône au centre de l'un des murs. Elle est large, haute et son manteau s'orne de pots, garnitures diverses. Un feston brodé cache souvent le bord de l'étagère qui s'appuie sur la poutre du manteau. Plus tard, une cuisinière viendra prendre sa place. Sur la cuisinière ardennaise, on trouve toujours le "coquemard" (la bouilloire) au chaud pour pouvoir "passèye el'cafèye" dès que quelqu'un arrivait "à la mèjon". Au centre de la pièce, une large table accueille toute la famille sur de grands bancs de bois. Un bahut, avec quelquefois un vaisselier, reçoit la vaisselle du ménage. Sur un mur de façade, souvent tout près d'une fenêtre ou de la porte d'entrée, on trouve la "pierre d'évier" ("le l'évier, un l'évier") en pierre bleue de Givet. Au-dessus du "l'évier", une petite lucarne : la "beuquette" (du verbe "beuquer" =regarder). Quelquefois, on trouve dans cette salle le lit de l'aïeul(e) ou des aïeux dont on s'occupe parce qu'ils sont bien vieux. Ils ne peuvent plus se subvenir à eux-mêmes mais rendent parfois de petits services. Voici quelques ustensiles
présents dans la cuisine
de la maison ardennaise du 19ème siècle.
< HAUT> <CHAMBRE> <APPENTIS> <ATELIER> <FOUR A PAIN> CHAMBRE Voici une chambre de la fin du 19ème siècle (Maison de Pays d'Evigny) Le "grand lit" mesure 120 cm de large sur 180 de long ! Nos ancêtres étaient, généralement plus petits que nous. Sur un sommier de planches, on posait une "paillasse", au mieux recouverte d'une couette de plumes pour en rendre le contact un peu moins dur. Les draps sont très souvent en lin. Sur le drap, on pose des couvertures de drap, des édredons de laine (faits maison !) et des édredons de plumes. Au-dessus du lit, on trouve toujours un crucifix ou un grand chapelet à grains de bois tourné. Pour chauffer le lit, avant de se coucher, en hiver, on le "bassine". On passe, entre les draps, une bassinoire dans laquelle on a mis des braises tirées de la cheminée. Il faut bien le chauffer, jusqu'au fond : la chambre n'est pas chauffée et, l'hiver, le givre couvre les carreaux à la fenêtre ! Près du lit, trône la table de nuit. Dessus, on pose la "chandelle" sur son bougeoir. En bas du meuble, on trouve le "jules", le pot de chambre car il n'y a pas de cabinets dans la maison. Dans le tiroir, on range le missel, quelques menus objets (chapelet, images, ...). Au pied du lit, dans les jeunes familles, on installe le berceau qui accueille le dernier né. Les autres couchent dans une autre chambre, toujours à plusieurs dans le même lit : les grands tiennent chaud aux petits ! La lingère contient le linge de maison, surtout les draps et les chemises, mais aussi les nappes, serviettes, torchons brodés au chiffre de la famille. La robe sur le mannequin est plutôt de 1900-1920. Dans la chambre, on trouve aussi le "cabinet de toilette". Sur cette table couverte de marbre, on dispose une cuvette et un broc d'eau, ainsi que tout le matériel nécessaire à la toilette. APPENTIS L'appentis est una annexe de la cuisine. On y range tout ce qui n'est utilisé que périodiquement, ce qui peut être utilisé hors de la cuisine, c'est un peu un atelier dans lequel les femmes rangent le matériel lourd qui n'a pas de lien direct avec la cuisine. ATELIER L'atelier est le domaine des hommes. On y fabrique des sabots ou on y rabote des planches ou des pièces de bois, on y prépare les tiges de ronces qui serviront à tresser les paniers de paille pendant les veillées, on y range les scies, haches et autres outils pour le bois.
<APPENTIS> <FOUR A PAIN> FOUR A PAIN Jusqu'à la Révolution Française (1789) et l'Abolition des Privilèges, les moulins et les fours sont la propriété des Nobles qui font payer des taxes à ceux à qui ils en confient l'utilisation. Pour moudre et cuire, il faut passer par ces moulins et fours dit "banaux" (de la banalité de ...). Nul ne peut moudre ou cuire sans passer par eux ! Après la Révolution, les ruraux construisent des fours à côté de leurs maisons. On boulange donc à domicile. Le modernisme va faire cesser cette pratique et voir se développer la profession d'artisan boulanger en campagne. Dans "tro bin" (beaucoup trop) de maisons, on a laissé ces fours tomber en ruine ou on les a démolis. Pourtant, certains ont subsisté et sont réparés, remis en usage et le centre de fêtes pour rendre au citadin l'odeur et le goût du "bon pain cuit à l'ancienne". |
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